Anne

Aujourd’hui je vous présente Anne, une amie qui m’est chère. C’est une personne fabuleuse, forte et avec un coeur énorme et j’ai la chance qu’elle fasse partie de ma vie.

Je vous souhaite une bonne lecture et aussi Joyeuses Pâques, ne mangez pas trop de chocolats.

Peux tu te présenter ?
J’ai 23 ans, je suis étudiante à AgroParisTech, une école qui forme des ingénieurs dans le domaine du vivant et de l’environnement. Dans le cadre de cette formation, je travaille en alternance au Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. Je fais également beaucoup de sport : athlétisme, boxe anglaise, Krav-maga, yoga, natation…


Comment es tu rentrée dans le monde du tatouage ?
C’est une idée ancrée depuis longtemps, je me souviens qu’en CM1 j’avais créé un « club tatouage » dans la cour de récréation pour dessiner sur les bras de mes camarades ! Je rentrais chez moi les bras recouverts de feutre et évidemment je me faisais gronder. J’ai grandis avec l’idée que « quand je serai grande j’aurai un tatouage »,  je voyais cela comme une étape passage à l’âge adulte.


A quel âge as-tu fais ton premier tatouage et quelle est la raison qui t’a poussé à sauter le pas ?
Ma grand-mère de qui j’étais extrêmement proche et que j’aimais inconditionellement est décédée en 2015. Ça a été un moment très difficile pour moi car j’habitais à l’étranger et je n’ai pas pu rentrer en France pour les funérailles. Deux ans plus tard, j’ai voulu me faire tatouer pour lui rendre hommage et qu’elle soit toujours près de moi. J’avais 21 ans.


Quelle est la pièce que tu aimes le plus et dont tu es la plus fière ?
Je crois que c’est le portrait de Dracula sur ma cuisse, par Tom Maldoror. J’aime chaque détail de ce tatouage : la main, les fleurs, la lune, la texture des cheveux. Pour moi il dégage quelque chose de très puissant et de rassurant.


Combien as-tu de tatouages à ce jour?
J’ai 6 tatouages et il n’y en a pas d’autres prévus pour l’instant.


Comment construis-tu tes projets : coup de cœur, long terme ?
Je fonctionne beaucoup au coup de cœur, 5 de mes tatouages sont des flashs. En parcourant le compte instagram d’un.e artiste, je vois un dessin qui me plaît, qui me « parle », qui me rappelle un moment, une personne, un endroit. Parfois je contacte l’artiste dans l’heure qui suit, parfois j’attends des semaines afin d’être sûre de moi.

Mon premier tatouage a été construit différemment : je voulais certains éléments précis, je n’avais pas de limite de taille donc après un mois de réflexion, j’ai contacté Rouquiquine qui a agencé ces éléments comme elle imaginait.


Peux-tu nous raconter une bonne et une mauvaise expérience tatouage ?
Toutes mes expériences ont été excellentes, les artistes étaient gentils, je me suis toujours sentie en confiance et écoutée.
La seule expérience mitigée est arrivée lorsque j’ai accompagné mon copain pour son premier tatouage. La communication avec le tatoueur passait mal, il a fait plusieurs remarques sexistes qui m’ont dérangée et je me sentais de trop dans le salon. C’est là que j’ai mesuré ma chance d’avoir toujours rencontré des artistes safes et ouverts d’esprit.


Quelle est l’histoire de ton tatouage préféré ? Sa conception, son histoire ?
Je n’ai pas vraiment de tatouage préféré, mais l’histoire la plus intéressante est probablement celle de mon premier, sur les côtes. Comme je l’ai dit au-dessus, je souhaitais que ce tatouage parle de ma grand-mère mais d’une manière apaisée. Je voulais un rouge-gorge et une mésange car ce sont deux oiseaux que mes grands-parents aimaient beaucoup. J’ai également choisi une branche de chêne pour représenter l’immense chêne qui était dans leur jardin. J’ai confié ces éléments à Rouquiquine qui les as agencé comme elle imaginait, sans limite de taille. Je savais seulement que je voulais le placer sur les côtes et en couleur. Lors de la première séance nous avons fait les tracés en noir et les ombrages. Je suis retournée au shop 8 semaines plus tard pour les couleurs et cette séance a été extrêmement difficile. Sur la fin je tremblais de douleur, mon corps n’en pouvait plus. Donc je confirme, les côtes est l’un des emplacements les plus douloureux à tatouer !


Si tu devais nous conseiller trois artistes tatoueur/euse à ne pas manquer ce serait qui ?
Sophia Baughan, pour l’incroyable réalisme de ses pièces florales
Magda Hanke, pour ses portraits de femmes
Alban Isaak, dont j’adore les motifs ornementaux


Si un de tes tatouages devait te résumer ce serait lequel et pourquoi ?
Tous mes tatouages représentent une partie de moi. C’est pour cela que j’aime tellement me faire tatouer. J’ai l’impression de faire remonter à la surface des bouts de mon histoire, de ma personnalité, et ainsi de les mettre en valeur.
Le personnage androgyne à l’arrière de ma cuisse me tient particulièrement à cœur. Tom Maldoror l’avait dessiné lors d’un walk-in soutenant les transidentités, il illustre non seulement mes valeurs féministes mais aussi le rapport compliqué à ma propre féminité.

Cadavre exquis : Quelle question voudrais-tu poser à la prochaine personne ?
La question de Mathieu pour toi : Qu’est ce que le tatouage t’a apporté psychologiquement ?
Ce que je vais répondre n’est pas très original mais le tatouage m’a permis de me réapproprier mon corps. A chaque tatouage j’ai le sentiment que mon corps m’appartient un peu plus, et je l’aime davantage. Depuis que je suis tatouée je me sens aussi plus libre et plus sûre de moi.

Question pour le prochain : Si tu avais la possibilité, y a-t’il des tatouages que tu voudrais déplacer sur ta peau, soit pour les cacher un peu plus, soit pour libérer de la place pour d’autres ?

 

Liste des tatouages :

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